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LETTRES MISSIVES


1604. — 3 Novnunan. — Iœ. Orig. — Arch. grand-ducales de Hesse-Cassel. Imprimé. — Correspondance de Henri IV avec Maurice le Savanz, p. 2 xa. A MON COUSIN LE LANDGRAVE DE HESSE. Mon Cousin, Depuis avoir escript mon autre lettre, _i’ay encores receu par le messager la vostre du xx1x° du mois de septembre. Clest sans doubte que la prise de l’Escluse accommode plus les Provinces- Unies des Pays-Bas que ne faisoit celle d’Ostende, et que la prise de celle-cy, laicte par les Espagnolshleur apportera peu d’advantage si les dictes provinces conservent lautre ; mais les dicts Espagnols vont _ faire, prochaine, un eiiort extraordinaire pour attacquer et reprendre la premiere, cognoissant combien elle leur importe pour la Flandre, laquelle est contraincte maintenant de contribuer aux Provinces-Unies ce qu'elle leur imposoit ; qui monte, à ce que j’ay entendu, à plus de _cinq cents mille Horins par an. - Les Espagnols dressent et preparent tousjours quelques entreprises nouvelles sur les villes et places de mon Royaume, pour s’en p1 eva loir et advantager en temps et lieu ; mais, comme Dieu m’a faict la grace de renverserles premieres, jespere que j’auray le mesme bonheur pour les autres ; et, quant à celle de Grenoble, _i’ay verifie que c’es— toit le duc de Savoye qui la conduisoit, mais avec si peu de fonde- ment et d'apparence de raison d'esperer qulelle peust succeder, que je ne puis assez m’esmerveil]er de la credulité de ce prince, qui va ainsy despensant son argentià gaigner et corrompre des gens qui l’abusent trop lourdement. Tout cela ne servira qu’à nous rendre plus vigilans et soigneux de la garde de nos places, et à reeognoistre la volonté de mes voisins, auxquels, grace à Dieu, je puis bien faire autant de mal, quand il me plaira, que _i’en puis recevoir d’eux. L’on dit que le marquis d’Anspach est venu en Hollande pour traic : ter avec les Estats des Provinces—Unies, de la succession du duc de Cleves et de luliers pour ceux de Brandebourg, voyant la dicte suc-