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LETTRES MISSIVES
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au general des galeres, qu'il le reçoive et accommode, car je veux le » gratiflier, tant pour estre isseu d'une famille qui a tousjours esté affec- tionnée à la France, que pour s’estre monstre, en sa vice—legation ' d’Avignon, tres desireux de me complaire et servir. Au moyen dequoy vous tiendrés la main qu’il-soit gratiflié en ceste occasion, et en toute autre qui s’olYrira de luy tesmoigner ma bonne volonté. . I Le dict cardinal del Bulalo m’a faict plusieurs belles promesses à son partement, lesquelles je veux croire qu’il accomplira estant arrivé . à Rome, dont vous le remercierés en luy renouvellent les asseurances _ que je luy ay données de ma bonne volonté et de l’estat que je fais de I celle qu’il m'a promise. Le cardinal du Perron est party d’icy le XXIXE du mois passé, resolu cle faire toute diligence pour arriver à Florence au temps que vous serés à Livourne. Pour ce faire, il prend le chemin du Pô, comme celuy qui est le plus court et commode. Pay escript par luy au grand duc, et luy ay donné charge de le visiter, de ma part, pour tous. Au moyen de quoy, ne le trouvant au dict Livourne, L comme vous ne l’erés en ceste saison, il ne sera ja besoing que vous vous destourniés pour le voir, ny le cardinal de Sourdis aussy. De quoyje llay adverty, allin qu’il vous en excuse et qulil se contente que vous passiés oultre, sans vous destourner pour le saluer, le priant de confier au dict cardinal du Perron tout ce qu’il aura à vous faire en- tendre pour le bien de mes allaires. U Le roy d’Espagne a mande le connestable de Castille : il doit arri- ` ver icy demain pour me visiter. Si, en passant, il traicte quelque chose avec moy, vous en serés adverty ; et, s’il nous delivre la ratifh- cation des articles du commerce qu’il avoit signez devant vostre par- tement, nous en advancerons la publication et l’execution, laquelle 11'est moins desirée que utile à tous. Au reste, toutes choses ont con- tinué depuis vostre partement à cheminer par les mesmes pas qulelles L faisoient, tant en Angleterre, aux Pays-Bas et en Espagne qu’en mon Royaume. Les Espagnols se promettent tousjours de retirer de la paix angloise plusieurs advantages, lesquels, à mon advis, ne leur reussi- ront. Lesmescontentemens et divisions augmentent assez tous les