DE HENRI l'V.` 381 moy de la peine, slilme venoit voir en ceste saison ; mais maniés cela si accortement, qu’il ne s’aperçoive que vous ayés receu de moy ce commandement. i i J°~ay veu le reglement pour la marine que vous m’avés envoyé ; j'ay ' l’opinion que le dict roy l’a faict pour manifester son inelination neu— trale et abuser ses subjects et ses voisins, et peut estre se flatter et decevoir luy-mesme et ses conseillers, que pour autre bien et advan- tage qu’ il en espere. Lequel nous recognoistrons du traictement quil fera aux pilotes let mariniers qui n’obeïront au dict reglement ; par . tant vous y prendrés garde pour m’en advertir. Mais j’estime que plus vous parlerés sobrement à Yadvenir au dict roy et à. ses conseillers en faveur des Éstats, plus ils se disposeront de les favoriser ; car je recognois maintenant qu’ils se manient plus par envie et jalousie que par raison‘et priere. Toutesfois, estant sur les lieux et mieux cognois- sant leur humeur, je remets à vous _d’en user ainsy que vous jugerés pour lé mieux. Au demeurant vous m’avés si bien servy en ceste ‘- legation, que quand vous en serés revenu, j’auray à plaisir de ne vous laisser longtemps inutile, comme j’auray de recognoistre le bon et fidel devoir que vous y-aves faict. Je prie Dieu, Mons' de Beau- mont,‘qu’il vous ayt en sa saincte garde. . ' i — HENRY. 1605. — 27 MARS. - Il‘“°. Orig._— B. N. Fonds Brienne, Ms. lil, fol. 177 verso ; — et Béthune, Ms. 9000, fol. 1 1g.` [AU ROI D’ANGI.iETERRE.] i Tres liault, tres excellent et tres puissant prince, nostre tres cher et tres amé bon frere, cousin et ancien allié, Nous n’avons voulu attendre vostre response à nostre lettre du Vllle de ce mois (envoyée _ à nostre ambassadeur pour vous la delibvrer, ayant receu, par les mains du vostre, le xx1° d’icelluy, celle que vous nous aves encore escripte le xv° du passé) touchant les draps arrestez en nostre ville de Rouen, pour satisfaire à vostre. desir, car nous avons a l’ins
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