Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/42

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i 30 LETTBES MISSIVES à sa patrie, qu’il ne soit trouvé si bon prophete apres sa mort, qu’il a esté recogneu bon et prudent senateur en sa vie. . Je n’ay sceu que par vous le departement de la charge generale des galeres du roy d’Espagne, duquel vostre dicte lettre fait mention ; tel- . lement que je doubte qu’il soit veritable, et auray agreable que vous me faciés scavoir ce qui vous en sera conhrméy ' I z Vous [ne] vous abstiendrés du tout de parler à, ces Seigneurs du faict de ` Geneve, puisque. vous aves commencé à leur rendre quelque compte de ce qui se passe. Cela leur ferait croire que fen suis plus oyfensé et que jay plus _ d’envie de m’en ressentir, que je ne desire à present qulils en ayent opinion, pour plusieurs considerations. Au moyen de quoy parlés-leur, mais sobrement, leur faisant entendre que la paix a esté violée par iceluy et que . _j’en ay esté tres deplaisant, et qu’il est à craindre que tels actes [ne bou- leversentl à la fn la Clzrestientéj \ i .l’approuve ce que vous leur avés dict du duc de’Bo11illon. ll est _ arrivé au Palatinat, ou une partie des princes protestans estoient as- semblez pour leurs affaires particulieres, et mesmes pour le dilferend de fevesché de Strasbourg, que vous scavés estre entre la maison de Brandebourg et celle de Lorraine ; celle cy estant à present froissée par — l’Empereur, pour ce que le cardinal de Lorraine a appellé à la coad- jutorerie du dict evesché l’archiduc Leopold, frere de Ferdinand et beau-frere du roy d’Espagne, duquel les autres craignent l’establisse— ment au dict Strasbourg ; joinct que le dict cardinal et ceuii de son chapitre establyà Saverne veulent du tout chasser et exclure de celuy de Strasbourg les chanoines protestans avec fadministrateur ; ayant à U ceste fin obtenu divers mandemens tres rigoureux du dict _Emperèm~, que les autres pretendent estre contraires aux lois et constitutions im- periales, et specialement à 15 paix faite pour la religion. De sorte qu’ils en sont en grande contestation, de laquelle il semble qu’il est pour naistre un feu qui, estantallumé, ne s’esteindra facilement. Quand je seray à Metz, oùje m'achemine dedans deux jours, jly, verrai plus clair et contribueray ce que je verray estre necessaire pour I . la cause publique ; car_jein’ay moindre occasion davoir jalousie de l'es-