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LETTRES MISSIVES


du regiment de mes gardes, et comme je n’ay voulu que les provi- sions en ayent esté expédiées que je n’eusse, suivant ma promesse, comme tirée du cabinet du duc de Sully duc de Sully pour Yabbé de l°Écluse, mais d'alors. Cette provenance et Fexpression non transcrites de sa main, et il n'en est i mon amy, que nous avons déjà vu avoir pas une ou nous n'ayons trouvé quelque trompé l`Écluse sur l’attribution d’une des raison solide de conclure qu'el.le fut adres- lettres de Henri IV les plus célèbres (voir see, non à Rosny, mais au duc d'Épernon. ci-dessus, t. V, p. 250 et 692), lui ont fait Comment ces lettres se trouvaient-elles commettre ici la même erreur. Malgré la chez le dernier duc de Sully, descendant longue étude qu’i] dut faire et refaire des du grand ministre à la quatrième généra- œconomies royales, en remaniant d’un bout tion et mort en 1729 P On peut l’entrevoir à l’autre cet ouvrage d’une originalité si par la ramitication d’aIliance qui existait précieuse, pour y substituer une rédac- entre lui et le dernier duc d°Épernox1, tion moderne et un ordre de matières mort également sans postérité en 1661. tout différent, il n’a pas su reconnaître La seconde l’emme_ de celui-ci, Marie de que les vingt lettres dont est formée cette Cambout, était la tante de Madeleine-An série sont écrites, non pas à Sully, mais mande de'Cambout, duchesse de Sully, au duc d`Épernon : erreur considérable, mère du dernier duc de Sully. dont nous n'aurons guère évité, àtemps, Maintenant si nous examinons celles de que la moitié, puisque nous avons suivi ces lettres ou il est le plus facile de recon- ‘ l'indicatio11 de l`Écluse pour huit de ces naitre le duc d'Épernon, après la lettre lettres, aux pages li[1S, ÃLQO, 500, 5 10, sur la conférence entre du Perron et Mor- 52li, 61 1, 689 et 706 du volume précé- nay, nous signalerons celle-ci du 13 mai, dent. Toutefois, certaines contradictions celles du 21 mai, du 6 et du 7 juin. ‘ que nous pûmes dès lors constater avec Toutes quatre se rapportent à la négocia- évidence nous avaient fait reconnaitre tion pour laicharge de mestre de camp que la lettre du 7 novembre 1602 ne de- du régiment .des gardes, que Henri IV vait pas avoir été adressée à Rosny, mais obligea Crillon de vendre à Créqui. Ce au duc d`Épernon, ainsi que nous l'expli- qui a donné à cette allaire un développe- quons dans la note de la page 69l. ment tout particulier dans les (Economies Ici les développements dans lesquels royales, c’est qu’elle devintloccasion d’un entrent les secrétaires de Sully sur l'aH’aire grand refroidissementdn Roi envers Rosny, _ delacharge de mestredecamp du régiment puis de ce célèbre raccommodement ra- des gardes nous ont fait reconnaître avec conté avec tant d'intérèt et de vérité, à la - ` non moins de certitude que toutes les fin duquel Henri IV empêcha son ministre lettres relatives a cette allaite s’adressent de tomber à ses genoux, pour qu'on ne_ au duc d’Epernon. Bapprocliant alors cette crût pas qu'il lui pardonnait. rectification de celle de la lettre du 7 no- Au reste, ce prince qui, tout en prodi- vembre 1602, nous avons repris, d'en- guant à d`Épernon les protestations de ' semble, toutes les lettres copiées chez le confiance et d'amitié, ne cessa jamais de