Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/441

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DE HENRI IV. (129 1 r P 1 a - a P3.]? C 3 VOUS, CC (IUC JC dlS PHI` CC POI‘l.CUl`. eut-estre Sl C 1Cl. S C _Grillon se f’ust adressé à vous pour luy donner un successeur, que vous luy en eussiés choisy un qui vous eust esté plus agreable, mais non si utile à mon service. Car je tire de ce laict un tel bien pour IDGS ÉlH`3lI`€S, (IUC Sl VOUS GSUGS (*1UpI`€S de IIIOY, VOUS THB le COI1S€lll€ r1eS. Je VOUS Prie donc et conjure, par l’am1t1é que je CI‘0lS que VOUS me portés, que je recognoisse quien ceste Occasion VOUS preferes mon contentement et le bien de mes aflaires à toutes autres considérations, et que vous le faictes volontiers, puisque je le veux ainsy. Cela sera aussy cause que j’auray à l’advenir encore plus de soin de ce qui vous le redouter (et même de lui garder ran- lui qui, par un esprit de conduite supé- cune, si l'on en croit Sully et quelques rieur et une audace toujours heureuse. autres), tenait à ôter la charge importante avait su consolider largement la fortune ` de mestre de camp du régiment de ses inouïe qu’il devait à la faveur passionnée gardes à un homme aussi dévoué au duc de Henri lll. L'l1umeur avec laquelle d’E— d’Epernon, colonel de l'inl’anterie fran- pernon accueillit les premières paroles du caise, que l`était le brave Crillon, bien remplacement de Crillon par Créqui aug- connu par sa fidélité a toute épreuve en— menta le mécontentement de Henri IV, vers ses amis. Or d'Épernon, dont la sa- qui commença à s’exprimor avec beaucoup gacité d'ambition 11`était jamais en délaut, d’aigreur sur le compte de Rosny, trop avait assez prévu le coup pour chercher à blessé pour faire aucune avance de justi- le parer en mettant Rosny dans ses inté- fication. Ses nombreux ennemis lirent rêts ; et au moment de partir pour la alors des merveilles de perfidie, s'étant Guienne, il lui avait fait promettre de tous entendus pour entouner sur ses mé- . rappeler à Crillon, leur ami commun, rites un concert d‘éloges, dont le Roi avait _ qu’il nese défît pas de cette charge en sans cesse les oreilles rebattues, et qui son absence. Crillon, pensant que Rosny portaient à l’excès son irritation et ses désiraitla charge pour lui, avait répondu craintes. Mais la sûreté de son jugement aux premières propositions du Roi qu'il et une juste confiance dans la loyauté de ne s'en déferait en faveur de nul autre, son ministre amenèrent l'explication sans ce qui déplut déjà à Henri IV, comme in- réserve d’un long tête-à—tête, où Rosny dice d’une ambition déplacée de la part ne pouvait manquer de se justifier : ce de son ministre. Le malentendu fut aisé- qu’il fit comme chacun sait. ment éclairci, mais pour donner place, Ces explications, nécessaires à l’intelli- dans l’esprit d_u Roi, à un soupçon bien gence de cette lettre et de plusieurs de autrement grave : celui d’une secrète al- celles qui suivent et qui précèdent, feront liance entre l'homme que sa confiance excuser la longueur de cette note. sans bornes avait déjà élevé si haut, et ce-