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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/481

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, DE HENRI lV. Ã1.69 d’une estincelle il s’allume un grand feu. Ce n’est pas que _i’ignore la foiblesse, non plus que la malice et les ruses de ceux qu’on dict estre auteurs des dictes menées, ny que je me deflie de ma puissance et _ de mon courage, non plus que de Yassistance que je dois esperer de mes bons serviteurs en semblable occasion ; 1nais l’esperience m’a ap- pris que les fols et les meschans engagent quelquesfois les plus sages Q et les gens de bien en une folie contre leur desir et vouloir. Il faut considerer aussy que les Francois aiment naturellement les nouveautez et remuemens, et y courent volontiers ; et vous sçavés qu’il n’y a Èaulte . _d’esprits parmy nous qui sont aussy desplaisans de la tranquillité et prosperite publique que peuvent estre nos voisins, lesquels font ce qu’ils peuvent pour troubler l’une et remuer lautre. (Test pourquoy j’ay escript incontinent au dict Vivans qu’il ni’en— _ voye en diligence celui qui a parlé à luy, afnn de Tinterroger, et de tirer de luy tout ce qu’il seait, dont je vous donneray incontinent ii i advis, comme vous ferés à moy de tout ce que vous en pourrés des- couvrir de vostre costé ; et ailin que le dict Vivans, qui ne peut estre cogneu ny nommé, s’en ouvre et conne à vous comme ai moy-mesme, _ je vous envoye une lettre adressante a luy, par laquelle je luy com- mande de le faire : vous laluy baillerés quand il sera arrive à ChasteIle— rault, oùiil se doibt trouver comme deputé. ` J’ay voulu communiquer ce Fait au sieur de Parabelle‘, pour la cognoissance que _i’ay de son affection et Hdelité, et l’ay chargé de vous representer le jugement que _j’en fais, comme de faire où il va les devoirs et oflices que vous jugerés et luy dires estre necessaires pour i descouvri1 et faire cognoistre à mes subjects de la religion pretendue reformée la malignité des auteurs des dictes menées, qui les regardent comme les autres. Toutesfois, comme le dict s" de Parabelle a le natu- _ reltresbon, _et qu’il mesure les intentions d’autruy pa1 la sienne, je re- i cognois encore qu’iI excuse plus volontiers le duc de Bouillon qu’il ne _. le condamne, interpretant à art et mauvaise volonté qu’on luy porte ce ‘ Sur cette manière décrire le nom roycclvs, voyez la note de la lettre ci E de Parabère, usitée dans les Olïcouomies dessus. '