partir les deputez de ceux de la religion pretendue reformée de 111011
pays de Bearn, pour me venir trouver (car je nlattends que leur arrivée
pour depescher les evesques du dict lieu, qui commencent de s’en—
nuyer icy), et de vous acheminer à la Force, suivant le commande-
ment que je vous en ay faict, pour y faire ce que je vous ay mande,
ayant commandé à m" de Themines de vous voir et vous dire l’occasion
pour laquelle je le fis venir me trouver, et le renvoyay à l’instant. Je
suis de vostre advis touchant Sainct-Estelle, mais non pas que les Espa-
gnols entreprennent sur Bayonne apertement, s’ils n'y ont une grande
intelligence dedans. J’ay bien appris que, vers la frontiere de Perpi-
gnan, ils se sont alarmez et mis sur leurs gardes ; mais (fa esté sur
l’advis qu'ils ont eu de la prise .de Lucquise' et de ses complices. Je
seray bien aise d’estre adverty si ceux qui ont parlé au capitaine ln-
. camps y sont retournez et ce qu'il aura appris d’eux, car je m’asseure
tant de sa fidelité, qu’il ne manquera à vous tenir fidelement adverty de
ce qu’ils luy auront dit. — —
Estant venu en ce lieu pour y prendre les eaux de Pougues, _i’ay
esté cruellement tourmenté d’une douleur de dents qui a fait que j’ay A
esté contrainct de prendre medecine et d'estre saigne, et, m’estant venu
une enflure sur une gencive, de la faire percer avec la lancette. Depuis,
j'ay usé quatre jours seulement des eaux de Pougues, et non davantage,
à cause d’un flux de ventre qui me prit, qui me_ les Bt quitter ; mais
elles n’ont laisse de me faire autant de proffict que si _i’en eusse usé
autant que je l’avois accoustumé, me portant maintenant tres bien,
Dieu mercy, et allant tous les jours à la chasse. J’ay icy prés de moy
ma sœur la royne Marguerite, qui se gouverne de façon que jlen ay
beaucoup de contentement. J’y attends en bref mes cousins les duc
de Montpensier, cardinal de Joyeuse et d11c d’Espernon, qui, estant
alle en Limousin, comme je luy avois commandé, y a accommode la
querelle du s' de Chamberet avec vostre nepveu le baron de Pierre-
' Les deux frères Lucquise, gentils- rendre maître de Narbonne et de Beziers
hommes provençaux, que le gouverneur (Note de M. de la Grange.)
de Perpignan voulait employer pour se
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