_ ‘ DE HENRI IV. 505 _ envoyer en diligence un exempt de mes gardes, qui est de la religion pretendue relormée, auquel je mande au dict Blaccons de remettre la dicte ville et chasteau, et pour luy de me venir trouver prompte- ment, avec asseurance que je luy donne de luy faire du bien et de l’honneur, en sorte qu’il aura occasion de s’en contenter. Je renvoye au mesme temps le dict conseiller Bullion vers le dict s' des Diguieres, pour l’advertir de ceste depesche, à laquelle s’il est satisfaict par le dict Blaccons, qu’en ce cas il s’en retourne à Grenoble ;_ mais, s’il y est faict diiliculté ou remise, quil continue sa poincte et assemble les forces qui luy seront necessaires pour forcer le dict Blaccons dans la dicte place, ayant jugé, puisque l’on en estoit venu si avant, qu’il estoit necessaire d’en passer oultre, et que cest exemple, s’il le faut fairefser- ` vira beaucoup pour asseurer d’autres places, si d’autres en vouloient _ user comme l'on a faict de ceste-cy. Cela vaudra aussy à la reputation de ceux de la dicte religion, pour monstrer qu’ils ne se meuvent pas aisement pour soustenir les mauvaises causes et intentions des parti- culiers. Si le dict Blaccons 'eflectue les asseurances qu’il me fait donner par deçà, je juge bien que ce seroit le meilleur que cela se pust faire sans aucun mouvement ; mais, en tout cas, _j’estime necessaire de con- ti11uer cest afiaire en sa perfection, d’une façon .ou d’autre, puisque l’on y est embarqué si avant. Et à cest eflect _j’ay laict dresser l’estat des forces dont pourra avoir besoin le s' des Diguieres pom ceste execution ; et pour ce qu’il m’a escript que le canon qu’il a en Dau- phiné est tout desmonté, et supplie de le faire secourir de celuy du magasin de Lyon, que l’on pourroit faire descendre le long du Bhosne, ou au moins des afliists et rouages qui y sont, pour monter celuy de Dauphiné, j’estime pour cela qu’il est à propos que vous escriviés à vos lieutenans de Lyonnois et de Dauphiné de conferer ensemble de ce dont le dict s' des Diguieres pourroit avoir besoin, et s’entre-secourir l’un lautre ; mais, pour la pouldre, il faut qu’ils ' se servent de celle de Dauphiné. C’est ce que _i’ay à vous dire surce subject : et n’en ayant poinct pour ceste fois d’aultre de vous faire ceste-cy plus longue, je la finiray, priant Dieu, mon Cousin, qu’il I LETTRES DE HENRI IV. — VL q
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