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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/563

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DE HENRI IV. 5!|7 employoit mes amys et les siens, et protestoit d’estre innocent de tout crime en mon endroict) fust auteur ny consentant des dictes menées, ainsyque lion me donnoit entendre, et d’autant plus qulil avoit sceu par vous la seureté que vous avois donnée et qu’il avoit acceptée pour sa personne, venant me trouver pour se purger des dicts crimes ou pour me faire les soubmissions requises pour meriter ma grace. C’est pourquoy _i’ay voulu descendre moy-mesme sur les lieux, pourmieux en descouvrir la verité, laquelle est souvent des- guisée de loin, soit par flatterie, par envie et mauvaise volonté ou .a utre consid erati on. Mon Cousin, il est certain et bien prouvé maintenant, et par divers tesmoings, tous conformes et unanimes, et mesmes par aucuns pa1 — ticuliers serviteurs du dict duc qu’il y a employez, que luy et les siens avoient dressé ceste conspiration pour faire prendre les armes ` à mes villes, à ceste noblesse catholique laquelle ils avoient rechercliée et seduicte à force d'argent et sous divers pretextes, leur faire accroire qu'au mesme temps qu’il s’esleveroient, l’on feroiti le semblable en plusieurs autres provinces de mon Royaume, que les grands ‘d’icelny, b _iusqu’aux princes de mon sang, seroient de la partie, qu’ils seroient secourus d'une grande armée estrangere, composée d’Allemands et _ de Suisses ; adjoustant plusieurs autres mensonges malicieusement controuvez, pour les animer davantage contre ma personne et celle de mon fils et mon auctorité royale. Ce sont les devoirs et oflices que faisoit faire le dict duc par les siens pour me tailler de la besogne, ce pendant qu’il escrivoit et publioit partout qu’il abondoit et regor— geoit de loyauté à mon endroict, et qu’il bruloit d’un ardent desir de ~ verifier et manifester son innocence, pour estre recogneu indigne de mon indignation, de la mauvaise opinion que _j’avois `de luy et des ri- goreux traictemens qu’il disoit recevoir de moy ; encores qu’il enst trop plus dloccasions de se louer de ma debonnaireté et indulgence i que de la severité de ma justice. Car, qu’avois-je lors faict contre luy que de faire sursceoir le payement des appointemens et pensions qu’il souloit tirer de moy quandil servoit auprés de ma personne, et devant .69.