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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/585

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DE HENRI IV. 569 fection au dict duc et auray à plaisir de moyenner un si bon œuvre ; de quoy il me semble que vous feriés bien de l’advertir en la forme que vous jugerés estre la meilleure et plus dign de moy. Sur quoy j’attendray vostre response. ` Le conseil que le duc de Brunswic a pris contre la ville dont il porte le nom ne desplaira aux Espagnols ; car ce pendant qu’il s’occu- pera en la poursuicte d’iceluy, ils n’auront occasion d’avoir jalousie de luy ny de respecter les pays qui luy appartiennent au voisinage, de cinq J ans. Mais quoy! nos passions nous aveuglent souvent de telle sorte, que nous preferons Tusage d’icelles à nostre propre salut! Je suis marry de ce que le dict duc s’est embarrassé en ce faict, tant pour sa consideration que pour l’interest de la cause commune. Je m’attends que vous aurés sceu, devant que vous recepviés la presente, quelle a esté la conspiration de laquelle Dieu a freschement J et miraculeusement preservé le roy et la royne de la Grande—Bretagne2; toutesfois, _i’ay bien voulu vous envoyer un memoire de ce que m'en a dict de sa part son ambassadeur ; à quoy _j’ad_jousteray que je suis aussy ollensé de ce detestable attentat que s’il avoit esté brasse contre ma propre personne, tant pour l’interest commun des princes et des rois souverains, que pour celuy que jlay à la conservation du dict roy et de son royaume. J’envoye presentement vers luy un gentilhomme exprès pour le visiter“ et luy faire ollre de tout ce qui despend de moy et de mon Royaume, et aussy le prie de ne rien obmettre pour des- couvrir la vraye source de cette horrible et barbare entreprise, ailin queldoresnavant il recognoisse quels sont ses vrays amys, et face telle difference d’eux avec les autres que le requiert le bien de ses allaires ; de quoy doibvent semblablement l’exhorter et admonester tous ceux qui l’aiment : et je m’asseure que vous ne serés des derniers à luy donner ce salutaire conseil. maud.) Ilestàcroire aussi que Charles IX, ’ C'est la nouvelle de la conspiration entraîné par sapassion pour la guerre, des poudres. sobstinaitàrefuser la paix, malgré .le mal- ° Voyez ci-après la lettre du 5 juillet heur de ses armes. » 1606 au roi d'Angleterre. LETTRES DE HENRI lV — VI 72