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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/584

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LETTRES MISSIVES


qu’il eust voulu, car les autres la recherchoient par necessite, pour la crainte qu’ils avoient du roy de Perse et à cause des revoltez d'Asie. Ces deux raisons durent encore ; car on dit que le Persien a gaigné un grand advantage sur les dicts Turcs, et que les dicts revoltez ont battu tous ceulx que le sultan a envoyez contre eux. Neantmoins les desordres d’Hongrie et les defiaults et manquemens qui sont en la campagne et en la conduite des armes de l’Empereur, le contraindront, pour esviter pis, de recevoir la dicte paix à toutes conditions. Aussy dit-on qu’il a donné plain et absolu pouvoir à l’archiduc Mathias de la conclure ; de quoy nous serons bien to’st esclarcys. Mais si elle a _ lieu, je ne pense pas que l’Empereur se laisse persuader à eslire un roy des Romains atissy tost que aulcuns publient. Tauray a plaisir que vous me mandiés ce que vous en apprendrés. . Vous aurés sceu maintenant la mauvaise fortune que le duc Charles de Suede a rencontrée en Livonie, ou l’on escrit que son armée, ' conduicte par luy-mesme, a esté entierement deH’aicte par le general des forces du roy de Poloigne. Je vous envoye le discours que j’en ay receu, alhn que vous le confrontiés avec les advis qui vous en ont esté donnez. A quoy j’ad_iousteray que j’ay opinion, nonobstant ce succés, si le dict duc veult entendre a un bon accord avec le roy de Poloigne, son nepveu, qu’il aura moyen encore d’y disposer et re- souldre le dict roy, a l’honneur et advantage du dict duc et à la seu- reté de ses enfans. Il faudroit, pour traicter ce faict comme il convient, convenir de quelques princes d'Allemagne plus voisins des parties, avec lesquels je ne feray difficulté de faire intervenir et trouver un de mes conseillers pour favoriser et faciliter le dict accord et aider à le faire reussir au gré et contentement des parties ‘, tant e porte d’aÈ— ' Voyez ci-dessus la lettre duS novem- des causes qui empéchèrent le duc de bre, à laquelle M. de Rommel met cette Suède d’accepter la médiation du roi de note : ¤ Malgré Timportance que Henri IV France et des princes de l’Empire, on doit attachait à la conciliation des différends peut-être placer en première ligne le refus entre le roi de Pologne et le duc Charles que faisaient les médiateurs de reconnaître de Suède, la guerre continua entre ces au duc le titre de roi, qu’il avait pris en deux princes. Eans lïgnorance ou l’on est 160lt. (Voyez Rhus, Hist. de Suède, en alle-