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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/603

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DE HENRI IV. 587 voulu bailler par escript à ceux qui m’ont parlé pour luy ; ayant sceu qu’il avoit publié et mesme faict imprimer que j’avois rejetté les of- fres d’obeïssance qu’il m’avoit faict faire par le s' de la Noue, pour tousjours abuser le monde et fortifier sa cause par ses ordinaires suppositions. Je vous envoye doncques une copie de l’un et de l’autre escript, aflin que vous sçachiés au vray ce qui est advenu en ce faict depuis le partement du dict Montglat. Je ne puis croire que mon V cousin l’electeur Palatin veuille preferer l'injustice de la causeidu dict duc à la justice de la mienne, ny son amitié à celle d’un Roy de France qui a tousjours alfectionné sa prosperité, et qui a plus de moyens et de volonté que jamais de la favoriser : de quoy j’aurois grand regret d’estre desceu de ceste opinion—là. . J’ay receu vostre derniere, apportée par le present messager David, laquelle j’ay trouvée sans date. Je n’ay pas deliberé, pour la guerre de Sedan, de discontinuer mon secours ordinaire aux Estats du Pays- Bas et en faveur des Suisses. L’armée que j’ay dressée contre le dict duc de Bouillon seroit mieux et plus volontiers par moy employée que contre ccst opiniastre ; mais il importe tant à mon auctorité pour le present et pour l’advenir, que j’en aye la raison en une sorte ou autre, que je ne puis ny doibs me despartir de ce dessein sans que j’en sois satisfaict. Chascun tient la paix entre l’ElT]P€I`€l11‘ et les Hongrois pour arrestée, ainsy qu’il est porté pas vos dictes lettres ; mais si les Turcs n’y en- trent, je ne pense pas que l'autre dure, ny mesme s’efIectue. En tout cas il faudra que l’Empereur demeure tousjotus armé contre les clicts - Turcs, lesquels ont naguere perdu contre le roy de Perse, en la plaine de Tauris, trente mille hommes et cinquante pieces d’artillerie, en une bataille que leur a livrée le Cigale le xxvi° du mois de novembre dernier passé ; ce qui rendra encore les revoltez d’Asie plus difliciles _ à vaincre et conten.ter, et peut-estre contraindra ce sultan, qui se monstre plus courageux que prudent, de s’accomoder avec l’Empereur et relascher quelque chose de la dureté de ses demandes ordinaires pour la dicte paix, de quoy nous serons tost esclaircys. 7li .