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LETTRES MISSIVES
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senter et faire ceste priere de ma part, aux termes que vous jugerés propres et convenables, pour luy faire estimer ma bonne volonté et ce tesmoignage de ma fraternelle amitié, et qu'il merite. Par le moyen v duquel, oultre les tiltres de freres et anciens amys qui nous lient et conjoignent ensemble si cordialement, nous adjousterons et acquer- rons encore celuy de comperes, qui nous restreindra et nous obligera encores de plus en plus à nous entr’aimer, et atfectionner nostre amitié reciproque, comme il portera nos enfans à imiter la sincerité dont nous y aurons procedé ; luy disant que si je ne m’estois de longue main obligé au Pape et à la duchesse de Mantoue, pour estre parrain i de mon fils le Dauphin, comme je fis au Pape delfunct, incontinent a prés Ia naissance d’iceluy, et fay confirmé à celuy-cy si tost qu’il fut . eleu, j’eusse esté aise d’y convier et employer mon dict frere par pre- ference, tout ainsy que je prefere son amitié à toutes les autres. Or, je fais estat de celebrer les dicts baptesmes le premier jour de sep- tembre prochain en ceste ville de Paris, et de donner à ma derniere hlle le duc de Lorraine et la duchesse de Toscane pour parrain et marraine, et les presenter tous trois en mesme temps à ce sacrement. . Vous n’obmettrés de faire entendre au roy, mon dict frere, que, si festat de ses affaires et sa dignité luy permettoient de faire en per- sonne cest oflice, ce seroit le plus grand contentement que je pourrois recevoir, aprés tant d’autres graces et faveurs singulieres que Dieu m’a despartiesjpour le pouvoir voir, traicter bouche à bouche avec luy de nos affaires communes, et luy representer moy-mesme combien _j’estime sa personne et les vertus dont elle est ornée, et cherisson amitié ; adjoustant que, si ce bonheur nfarrivoit, je me promettrois bien de luy faire recevoir tant de sortes de plaisir ala chasse, qu’il en seroit content. Mais je sçais estre chose de laquelle nos qualitez et les obligations de nos couronnes ne permettent pas que nous jouis- _ sions, mesme! en ceste saison. Vous le prierés donc d’en commettre 'È la charge à personne qu’il affectionne et se conlie, aflin que je luy tesmoigne par toute sorte de bons et honorables accueils et traite- mens le compte que je fais de celle du dict roy et ce que je luy suis.