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LETTRES MISSIVES


formeront mieux de la verité, _i’espere aussy qu’ils changeront bien tost d’opinion, et croiront que j’ay l’ame plus droicte et integre que ne leur feignent ceux qui controuvent tels mensonges et les entretiennent. Pour le regard des dillerens de l’evesché de Strasbourg, je m’atten— dois que y seroit prins une si bonne et solide resolution en l’assem— blée de Heidelberg, que nous seroit plus Facile de accorder les parties comme j’ay tousjours desire. Mais l’on y aprins un autre conseil ; quoy estant, nous avons plus de peine d’en venir à bout. Neantmoins je desployeray tout mon credit et pouvoir pour la dicte pacification ; et quand les choses ne succederont selon mon desir, il faudra s’en prendre à ceux qui en seront cause, et non à moy qui auray faict pour ce re- gard ceque _i’auray deu. Je vois aussy que l’on abandonne ceux de la ville de Geneve au _ besoin auquel ils se trouvent, dont je suis tres marry, et me semble que les ennemys de la cause commune n’ont peu faict d’avoir mis une si mauvaise intelligence entre ceulx qui sont interessez. Toutestois, pour cela, e n’abaudonneray la dicte ville, et pourveu qu’elle se garde d’estre surprinse, j’espere, avec l’aide de Dieu, la garentir du reste. ' Mais je vous prie me faire part de ce qui se fera en la dicte diette, . comme de tout ce que vous jugerés digne d’estre sceu. J i il Vous aurés entendu comme mon nepveu le duc de Nevers, allant _ visiter les pays estrangers l’année dernière, passa jusques au royaume de Poloigne, ou il fut tres bien receu du roy et des principaux sei- ' gneurs et senateurs du pays. Dequoy me rendant compte à son retour, i ;'_ _` il m’a dict que les dicts seigneurs, discourans avec luy de la guerre qui est entre le dict roy et le duc Charles de Suede, luy avoient con- .

. V 1 lessé que leurs parties estoient fort lassées de la continuation de la dicte

_ du gz ; guerre, et souhaitoient qu’un prince respecté des deux slentremist de iles accorder ; que le Pape n’estoit propre pour ce faire à cause du dil- ferent de religion ; ny l’Empereur, pour ne leur estre la maison " d’Austriche agreable, et par tant desiroient que je voulusse entre- prendre le dict accord, et en estre l’arbitre, l’asseurant que le dict i A roy portoit tel respect à ma reputation et integrité, qu’il se soub-