‘ succombe. L’Empereur se prepare pour Yassaillir plus puissamment
que jamais, jusqu’à pratiquer mes subjects mesmes pour cest ellect.
L'année passée le duc de Nevers futien son armée, et fut blessé à
llassault de Budes d’une grande arquebusade qu’il receut dedans le
corps, de laquelle il cuida mourir. ll dit mai11tenant avoir faict vœu a
Dieu durant sa blessure d'y retourner, garissant du dict coup, de sorte
qu’estant encore sollicité du dict Empereur, je prevois qu’il me sera
dillicile d’empescher qu’il n’y retourne. Toutesfois jay deliberé faire
pour ce regard tout ce qu’il me sera possible. ll a esté la premiere fois
accompagné de cinq ou six gentilhommes seulement, comme aven-
turiers, mais j’ay sceu que le dict Empereur luy veult donner charge,
aflin de Yobliger d’y aller ceste fois mieux suivy ; ce qui luy sera retran-
ché de ma part tant qu’il se pourra. Je suis marry de la disgrace du
muphty etde son frere, pour la confiance que vous aves en eux, et veux
esperer que ce changement en engendrera bientost d’autres qui seront
peut estre cause de leur restablissement ; mais saichés que je ne desire
pas estre engagé en la negociation de la paix avec le dict Empereur,
comme ils vous avoient fait l'ouvertu1 e, car je n’en pourrois venir à
bout, et sy jeiferois deplaisir au Pape et a d’autres de Yentreprendre.
Je sçay aussy que le dict Empereur n'aura aucune envie d’y entendre, de
sorte qu’il y seroit honteux pour moy et pour ce dict Seigneur d’en
parler.
Je feray parler au grand duc du prisonnier, portier de ce Sei-
gneur, qu’il m’a recommandé, et manderay sa response. Cependant ne
leur promettés sa delivrance, car le dit grand duc en pourroit faire
difliculté. Je ne veux promettre, que je ne garde. .l’ay commandé à
mes subjects en ces ports du Levant d’y naviguer armez pour la garan-
tie des pirates anglois, mais il faudra se resouldre, allin de sommer
ce Seigneur de m’en faire raison, à cause de la retraite qu’ils font en
ce pays ; et s'il ne le veult ou peut faire, mes dits subjects s’abstiendront
d’y negocier. Au reste, j'ay achevé en ceste ville ce pourquov jly es-
” tois venu, car j'ay changé les gouverneurs d'icelle selon mon desir,
tant pour le bien de mon service que pour le soulagement des ci-
Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/76
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée
64
LETTRES MISSIVES