Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/84

72

LETTRES MISSIVES

rebastirsa dicte abbaye : et sur ce, Dieu vous ayt, Mons' le chancel- lier, en sa garde. Le xf avril, à Sainct-Dizier. A HENRY. [1603. — 12 avan., ] A Cop. — B. N. Fonds Brienne, Ms. 39, fol. 20 verso. . [A M. DE BEAUMONT.] Mons' de Beaumont, Jlay sceu par vostre lettre du lllc de ce ‘ mois, que je receus hier, la mort de la royne d'Angleterre ma bonne sœur et cousine, de laquelle en verité j’ay esté tres desplaisant, pour avoir perdu en elle la meilleure et plus asseurée sœur et voisine que j’eusse en ce monde, et à laquelle je portois plus de respect et d’af - fection. Mais puisque Dieu en a voulu disposer ainsy, il faut le louer de ce qu’il luy a pleu rendre sa fin-aussy douce et heureuse qu'a esté son regne, et pareillement d’avoir disposé et faict resouldre ceulx du pays à recognoistre et appeller le roy d'Escosse mon bon frere à la succes- sion et couronne du dict pays d’Angleterre, d’un commun consente- ment et unanime advis, ainsy que vous m’avés represente par votre dicte lettre. Car ils ont pris le conseil le plus juste, honorable et utile qu’ils pouvoient choisir, ayant en ceste action rendu un tel tesmoi— gnage de leur fidelité et prudence, que je les en priseray et aimeray toute ma vie davantage, amsy que vous dires aux principaux. Et parce que je fais estat vous depescher dans demain Dauval, je ne vous en feray aultre commandement par la presente, de laquelle sera porteur le vicomte de Sagar, que pour vous faire sçavoir que vous le presen- tiés et recommandiés de ma part au dict roy, si à son arrivée par delà il vous trouve prés de luy ; luy disant que je luy ay volontiers per- mis de l’aller trouver pour le servir en ceste occasion, sur la _suppli- cation qu’il m’en a faicte, et que je veux que vous et tous ceux qui des- pendront de moy le servent et assistent comme moy-mesme, comme _i’ay escript aussy au baron du Tour, auquel, comme à vous, je man-