Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome6.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
8l1
LETTRES MISSIVES


d’Escosse et son assomption à la couronne d’Angleterre ; en quoy je recongnois que vous vous estes conduict tres judicieusement et pru- demment, ayant eu à combattre les divers rapports et artifices des . envieux de notre ancienne amitié, que vous aves heureusement sur- montez ; dont _i’espere que mon dict frere et moy recueillerons pour vous, nos enfans et subjects, un tres grand advantage, perseverant, de part et d’aultre, constamment et fidellement en la deliberation qu’il vous a declarée, comme vous fasseurerés que je feray de la mienne très—sincerement, ainsy que luy exposera bien tost plus amplement a ‘mon cousin le marquis de Rosny, lequel je depescberay vers luy et feray partir pour llaller visiter en mon nom sitost que vous serés ar- _ rive pres de moy. Au moyen de quoy vous ne fauldrés ; incontinent ` la presente receue, de luy demander permission, suivant la lettre que je vous ay cy devant envoyée, de me venir trouver, bien instruit de toutes choses, et prendre la poste pour vous y rendre le plus promp- tement. Et parce que j’ay recogneu, par une lettre que le roy mon I frere mla escripte le XIX° du mois d’avril (stile vieil), qui me fut pre- sentée le v° du present par le s' de Belenden, qu’il n’a agreable que je me serve du s' de Beaumont en la‘charge dlainbassadeur ordi- naire auprés de luy, vous luy dires que je commanderay au dict s' de Rosny de traicter ce poinct avec luy quand il sera par delà, et que j’auray à plaisir de luy tesmoigner en toutes occasions combien m’est . cher son contentement ; mais je le prie ce pendant de voir de bon œil le dict s' de Beaumont, luy donner favorable audience pour l’amour de moy, comme à mon ambassadeur ordinaire, estably et servant en Angleterre, des actions et deportemens duquel _i’espere qu’il sera plus satisfaict que ne desirent ceux qui luy en ont donné mauvaise odeur, en attendant l’arrivée auprés de luy du dict s' de Rosny ; et je desire que vous faciès pour ce regard, envers le dict roy mon bon 4 frere, tous les bons ollices que vous pourrés au dict s' de Beaumont. Car Pimpression que l’on luy a donnée de sa curiosité procede des envieux du dict s' de Beaumont, et peut-estre des ennemys de mon service, qui veulent le mettre en ombrage de la sincerité de mon ami-