DE HENRI IV. 85 . tié, voulant que il croie, si aucun de mes ministres servans auprés de luy s’o11blioit tant de son devoir que de luy desplaire, que je luy en I sçaurois aussy mauvais gré que s'il m’avoit grandement offensé ; faulte que je luy responds que dict s' de Beaumont se gardera tres bien de commettre. Au moyen de quoy, je le prie le recevoir benignement et traicter avec luy confidemment jusqu°à l’arrivée du dict s' de Rosny, avec lequel je fais estat vous renvoyer encores par delà. Par tant, puisque la grossesse de vostre femme ne luy permet de repasser si tost la mer, faictes la demeureriet accoucher à.Londres, car vous aurés moyen et commodité de la y voir, retournant avec le dict s' de Rosny. J’au—ray aussy tel esgard aux advances et dépenses ` que vous avés 'esté contrainct de faire pour me mieux servir, que vous en demeurerés content ; mais ne dilferés aulcunement vostre par- tement et venue par—deçà, car je desire fort de vous voir et entrete- ` nir avant que de depescher le dict s' de Rosny ; et, si j’eusse es- timé que mon dict bon frere eust tardé, comme il a faict, de se rendre à Londres et aux environs, je vous eusse deschargé de la con— duicte d’iceluy jusques là. Venés donc au plus tost, et vous serés le ` tres bien venu, asseurant le dict roy mon bon frere, à vostre parte- ` ment, qu’il n’a ny aura jamais un meilleur frere et plus asseuré amy et voisin que je le veux estre eternellement ; et si nous voulons nous ' ` bien entendre, nous rendrons nos regnes, subjects, et, aprés nous, nos enfans, tres heureux. Je ne vous feray aucun commandement sur les autres poincts portez par vos dictes lettres, tant pour l’esperance que _j’ay de vous voir bientost que parce que j’en chargeray le dict s' de Rosny, quand il sera par delà: priant Dieu, Mons" du Tour, qu’il vous ayt en sa saincte garde. Escript a Fontainebleau, le x1_]° jour de U may 1603: - HENRY. un mzurvxrtn.
