Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome7.djvu/344

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' DE HENRI IV. 327 de si pres soit en si mauvais ordre. Pour ceste raison, je vous promets que _j’y feray pourveoir, et que si ce ne peut_ estre plus tost, ce sera au plus tard dans l’estat de l’année prochaine ; n'ayant poinct en— tendu que les deniers ordinaires destinez pour cest effect ayent esté divertis et employez ailleurs, et ne pense pas aussy que cela ayt esté, et en escris presentement à ceulx de mon conseil affin qu’il ne se face poinct, ou s’il. en avoit esté distraict, qu’ils le facent reparer dlailleurs., De mes nouvelles, depuis mon partement de Fontainebleau, je suis venu à Paris où je ne pensois faire que passer ; mais les affaires qui s’y amassent tousjours m’y ont arresté vingt jours, et nlarrivay icy que dimanche, en intention de prendre les eaux de Pougues, comme j'ay faict ces années dernieres, plus pour la confirmation de ma santé que pour aultre besoing quielle en ayt ; car elle est, Dieu mercy, tres bonne, excepté que depuis que je suis icy, je me suis tant promené et ay tant courru à la chasse, que cela nfa excité un petit reste de ma goutte, qui m’arreste depuis deux jours seulement ; mais c’est avec bien peu de douleur et empescbement, et n’y a aulcune apparence qu’elle soit pour durer plus longuement. Des affaires de dehors, nous sommes tousjours en attente de ce qui adviendra du costé de Flandres. Il passa par Fontainebleau, comme j’y-estols, Diego d’Ivare, que l’on disoit y aller pour s’opposer à la paix, mais il n'a pas plus tost esté arrivé qu’il a esté revoqué, et que le roy d’Espagne n’ayt envoyé la ratification de la trefve où est l’approbation des qualitez que ont prins ceulx des Pays-Bas, qui est ce que l’on disoit qu’il ne vouloit aucunement accorder ; ce qui fait maintenant croire qu’il _ est tout resolu à la paix, s’il la peut avoir. Nous attendrons aussy ce qui sera succedé au grand duc de son entreprinse de Cipre, où il a envoyé dix galleres et quelques aultres vaisseaux avec une petite armée. Le Turcq aura esté mal adverty slil n’a soeu ce dessein, car il y a long temps qu’il se publie. Le roy d’Espagne faict aussy un ` armement par mer, dont il tient aussy le dessein plus secret ; mais il tarde tant à en commencer Pexecution, qu’il semble qu’il n’aura pas