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LETTRES MISSIVES


ceste corde avec toute industrie, pour les rendre doucement capables de ce qui y doibt estre apporté de leur part pour n’estre cause du . retardement d'un si grand ouvrage. Car encores que par vostre lettre _ du XXIXB du passél, receue le XX1I1€ du present, ils lacent distinction sur la restitution des dicts religieux, alleguans qu’il y en a de deux sortes, sy ne cognois—je poinct jusqu’icy qu’ils ayent des raisons suHi santes pour les lrustrer de la jouissance du bien et de Tadvantage que doibt produire cest accommodement ; et bien aussy qu’ils se promet- tent en general de traicter ce poinct par leur ambassadeur, de sorte que Sa Saincteté en recevra contentement, sy est—ce que l’isseue de ces negociations-là est tousjours incertaine et peut laisser un venin de discorde qui pourroit rafreschir tost ou tard quelque chose du faict principal. J’ay veu par vostre dicte lettre la proposition par laquelle vous donnés esperance que ce laict se pourroit terminer, et desirerois qu’elle peust avoir l’eH’ect auquel par toute sorte de voyes nous met- tons peine de parvenir, estant par icelle la dignité des uns et des aultres, dont ils se monstrent si jaloux, ce semble, presque en toutes les parties, deuement et raisonnablement conservée et à moy la gloire et le contentement de donner lin à ce fascheux allaire ; et n’est de guere esloignée de quelques unes qui ont esté faictes cy-devant, mais elle ne se peut encore seurement et dignement proposer jusques a ce que ’_j’aye eu advis par mon cousin le cardinal de Joyeuse des disposi- tions qa’il aura trouvées par delà, sur lesquelles il conferera et prendra vostre advis en passant à Venise, si le sejour au dict lieu de don Fran— cesco de Castre ne le divertit du passage par la dicte ville. On en sera sullisamment informé par vos lettres, pour aprés à Home adviser pareillement de ce qui sera estimé honneste et raisonnable de s’y pouvoir faire. i Je me suis esbahy comme vo11s des propositions generales qu'a faictes à ceste Seigneurie le dict de Castre, et n’ay pas opinion que ceste conduicte, faicte à dessein ou aultrement, luy puisse plus heu-, ‘ Elle est imprimée dans le tome HI des Ambassades de M. de Fresne-Canay, p. 298 , ’ Les parties en italique sont en chillre dans l'original. ‘