'messe qu’ils ont faicte à ceulx des dicts archiducs, à leur depart de
la Haye, qui est de faire entendre aux dicts Estats età vous, le dernier '
mot de leurs maistres et qu’ils vous ont derechefrepresenté les raisons
motivées du conseil que je vous ay donné en faveur de la dicte trefve,
et comme le tout aura esté par eux et vous receu, _j’auray bientost pris
party conforme à celuy que les dicts Estats et vous aurés choisy : je
veux dire de vous laisser faire ce que bon vous semblera ; car je n’ay
pas entrepris de forcer vos deliberations ; eux et vous estes maistres
de vous—mesmes pour en disposer à vostre discretion, et dois de-
meurer dedans les bornes d’une vraie et sincere bienveillance, telle
que je l’ay tousjours portée aux dicts Estats et à vous, et desire encore
continuer quand vous et eux m'en donnerés occasion.
Mais ce dont j’ay plus à vous prier et conseiller maintenant est
que vous conserviés cherement vostre union au party que vous pren-
drés, quel qu’il puisse estre ; car de ce seul poinct despend vostre
conservation, soit que vous acceptiés la trefve ou que recommenciés
la guerre. Je desire aussy que les dicts s" les Estats et vous ne
faciès ce tort à vous-mesmes ny a moy, de doubter à Yadvenir de la
sincerité et integrité de mes conseils ny des actions de mes minis-
tres et ambassadeurs. Je suis homme de bien et prince de Foy, et
non du tout ignorant des choses du monde. Quand je voudray faire
mes afîaires sans vous, ou nfadvantager en quelque chose, ce ne
sera, si je puis, injustement et au dommage de personne, et moins
v encore de ceux auxquels jèatray promis amitié. Je puis, graces à
Dieu, faire l’un sans l’aultre quand je voudray. Les dicts s" les Estats
et vous ny les vostres ne devés ny ponvés endurer que ma foy et repu- I
tation soient mises en compromis, sans ilestrir la vostre et estre notez
d’ingratitude et mescontentement. Ce que je ne dis pas pour repro-
cher le passé, ny vous desesperer de l'advenir, mais pour dellendre la
verité. Or je ne m’attends pas que vous tombiés en ceste faulte, vous
cognoissant comme fais. J’ay aussy bien plus d’esgard à ce que
m’avés escript par vostre lettre qu’aux beaux discours du dict Lam-
bert, et vous cognoistrés tousjours pour vrays eliects, que personne
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