` lô09. — 5 ocronan. - Il‘°°.
Imprimé.? OEconomies royales, édit. orig. t. III, ch. 35. U
[AU DUC DE SULLY.] I
Mon Cousin, Le grand duc a retiré de Rome son ambassadeur I
ordinaire, qui avoit faict visiter celuy d’Espagne devant le mien, par
fextraordinaire qu’il avoit envoyé au Pape sur la mort de son pere,
pour punition et reparation de sa faulte ; de quoy il a voulu qu’il avt
faict declaration à mon ambassadeur, à son depart, et que toute la
cour eniayt esté informée. Ceste satisfaction publique et personnelle
m’a contenté ; de façon que je n’ay pas estimé la devoir desirer plus
grande, combien que ledict grand duc me l’ayt faict olfrir. Cecy
accomply, _i’ay deliberé de renouveller et continuer envers le dict duc
et sa maison les tesmoignages de ma bienveillance, tant pour le res-
pect de la Royne ma femme, que pour ce que _i’estime que ien dois
ainsy user pour la reputation et le bien de mon service. A ceste fin
je desire faire visiter le dict duc au plus tost sur l’occasion du trepas
de son dict pere et son entrée en l’estat qu’il possede. A quoy _i’ay '
advisé d’employer le cardinal Dellin, afin que le dict duc soit obligé
de me rendre en sa personne les honneurs et devoirs qu’il a rendus
au roy d’Espagne en celle du cardinal Zapeta‘, ce qu’il s’excuseroit
de faire envers un qui ne seroit cardinal ; car ceste dignité en Italie
a des preeminences qui obligent les princes à leur departir des hon-
neurs qu’ils ne font aux autres. Je donneray donc ceste commission
au dict cardinal Dellin, sans y employer le s' Conciny, comme j’avois
proposé et luy avois promis. Je considere aussy que la despense sera
moindre, car je pense qu’il suffira dé faire donner au dict cardinal
deux mille escuz pour les frais de son voyage. Il n’est riche que de
l’alfection qu’il me porte, il est raisonnable aussy qu’il ne porte ceste
despense. Par tant je vous prie d’y pourvcoir davantage. -
' Antoine Zapetmcardinal en 1603, fut .\ et. grand inquisiteur d’Espagne. Il mou-
archevêque de Burgos, vice roi de Naples rut en 1638.
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