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mener. La mousse qui les couvrait, le lierre qui s’étendait en festons sur les vieilles murailles, tout avait disparu. Que la nuit qui succéda à ce jour de désastre fut affreuse ! De malheureux orphelins, errant sur le bord du ruisseau, appelaient leurs mères qui ne répondaient plus ; des bestiaux, échappés par instinct, cherchaient l’étable où ils étaient nourris, et à la lueur de quelques torches, le vénérable curé de Royat, aidé de personnes dévouées, cherchait dans la fange du torrent les cadavres qu’il renfermait encore. Son presbytère devint une salle de morts et un asile pour les vivans. Sa charité ne se ralentit pas un instant, et il ne prit du repos qu’après avoir rendu à toutes ces victimes les derniers devoirs que tout homme a droit d’attendre d’un véritable prêtre.

Le lendemain, toute la ville de Clermont vint sur les lieux, mais on ne reconnaissait plus Royat. Quelques filets d’eau bourbeuse avaient pris la place du ruisseau si limpide et si pur ; la verdure était anéantie sur le bord de l’eau ; à peine si quelques portions des moulins qui encombraient la vallée était encore debout, et l’on remarquait surtout une chambre et un lit près duquel était une branche de buis bénit. Toutes les personnes de la maison