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et l’isolement qu’on éprouve au sommet n’en est que plus complet. Ces réflexions nous conduisirent naturellement à examiner l’endroit où nous nous trouvions ; c’était un petit tertre arrondi, qui avait environ cinquante à soixante pas de circuit, et qui était couvert comme le reste de la montagne, d’une pelouse jonchée de fleurs[1]. C’est là que Perrier vint, d’après les avis de Pascal, placer un tube plein de mercure, dont l’abaissement donna la preuve de l’élévation de son génie[2].

Nous y vîmes encore les restes d’un ancien édifice ; c’était une chapelle sous le nom de Saint-Barnabé : elle dépendait du prieuré de Saint-Robert, à Montferrand, et existait encore en entier en 1648, lors des expériences de Perrier. Les débris de cette chapelle offrent des pierres de nature très-différente, et tout-à-fait étrangères au puy de Dôme. Il y a même

  1. Une vieille tradition rapporte que sur ce sommet se tenait, deux fois la semaine, l’assemblée générale des sorciers et sorcières de France, et assuré que le premier jour de l’an, à minuit, elles y donnaient un grand festin, où elles mangaient un tigre rôti et lardé de clous de charrette.
  2. Si l’on n’a pas de baromètre à sa disposition, on peut répéter l’expérience avec une vessie que l’on n’emplit d’air qu’aux trois quarts, et qui se trouve entièrement pleine quand on arrive au sommet de la montagne. En descendant, l’air reprend son état naturel.