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munes ; qui tient peut-être aux difficultés qu’elles éprouveraient à tendre leur toile que les vents détruiraient aussitôt. Elles sont remplacées par les araignées crabes et les araignées loups, parmi lesquelles on rencontre en automne une très-belle espèce, dont l’abdomen est rouge orangé, marqué de quatre points noirs, et dont les pattes sont annelées de blanc.

Ce qui contribue à entretenir sur le puy de Dôme la végétation brillante dont nous avons tracé une légère esquisse, et qui a précédé les espèces d’animaux compris dans cette liste incomplète, c’est la facilité avec laquelle la roche qui compose la montagne absorbe l’eau, et l’attraction remarquable qu’elle exerce sur les nuages. Cette roche double de poids lorsqu’on la plonge dans ce liquide, en sorte que le puy de Dôme représenterait une masse d’eau égale à la moitié de son volume environ, si on le supposait saturé ; c’est ce qui fait que cette montagne est constamment humide, c’est ce qui explique comment il n’existe ni ruisseaux, ni sources, ni torrens sur aucun point de sa surface. Quelle que soit l’abondance des eaux pluviales, elles glissent le long de la tige des végétaux, et pénètrent bientôt dans le rocher qui leur sert de réservoir commun ; et l’on se