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» Et de la Fée au loin les grâces se répandent,
Aux besoins des cités ses bontés condescendent.
Fier d’avoir étonné l’audace des Romains,
L’Auvergnat relevait sa ville et ses destins
Dans un site enchanteur, et sous des cieux prospères
Qui lui prodiguaient tout, hors les eaux salutaires.
Ses vieillards à Royat marchent en supplians.
L’indulgente beauté sourit aux cheveux blancs :
Leurs vœux sont exaucés : de son urne féconde
Partent, emprisonnés, les trésors de son onde ;
Elle les suit de l’œil, sa gracieuse main
À travers les rochers leur indique un chemin,
Et de loin leur montrant le but qui les appelle :
« Courez, légères eaux, vers la cité nouvelle,
Portez de mon pouvoir, comme de ma bonté,
L’éclatant témoignage à la postérité. »

(Reymond, dans la Fée de Royat.)


Toutes les qui eaux arrivent à Clermont, viennent effectivement de Royat, et la grotte citée par le poète est à une très-petite distance de celle dont nous avons parlé plus haut. On suit pendant quelques pas le cours du ruisseau de Fontanat ; on traverse une végétation des plus belles, qui cache, pour ainsi dire, la lave sur laquelle on marche ; ce sont des géranium, des circea, des dorines printannières auxquelles succède la balsamine sauvage, remarquable par ses tiges noueuses et transparentes, ses fleurs suspendues et l’élasticité de ses fruits