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Il paraît assez étonnant qu’on soit resté, comme le rapporte Delarbre, quarante ans à creuser la galerie qui conduit les eaux de l’autre côté de la coulée, car cette galerie n’est pas percée dans la lave, mais seulement dans le terrain qu’elle recouvre. La voûte du canal forme le sol de la galerie qui commence dans la grotte à gauche du bassin. Il faut d’abord se baisser et marcher très-incliné. On trouve à droite une petite source qui va se réunir aux autres, et bientôt après on peut se tenir debout ; la voûte de la galerie s’élève alors, et reçoit du jour à son extrémité par un soupirail élevé et étroit qui s’ouvre près d’un gros noyer, et auquel on arrive facilement de plain-pied de l’autre côté de la coulée.

Si, au moyen d’une lumière, on examine les parois de cette galerie, on y distingue des couches de sable remplies de paillettes brillantes dues à du mica et des fragmens de roches qui s’y trouvent mêlés. On y reconnaît sans peine l’ancien lit d’un ruisseau sur lequel la lave s’est épanchée. L’eau a fini par reprendre son cours, et par venir sortir au point de jonction des deux terrains ; souvent elle a miné le terrain meuble qui supporte la lave, et celle-ci restant suspendue, a formé la voûte des grottes ; car outre celles dont nous venons de