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LE TOUR DU MONDE PARISIEN.

Il n’y a plus rien de bon à dire sur ce sujet.

Le Louvre fut, si je ne me trompe, commencé sous Philippe-Auguste. Depuis le jour où l’on posa la première pierre, chaque souverain s’est attaché à détruire l’ouvrage de son prédécesseur. On comprend que le palais fut long à bâtir, et cette suite de plans divers explique, sans la justifier, l’existence d’une si monstrueuse masse de moellons, appliqués les uns sur les autres, pour servir de logis à nos rois, qui trouvèrent bon de n’y plus résider, du moment où le château fut devenu habitable.

Il appartenait à notre histoire de donner au monde un exemple unique de la manie de bâtir ; jamais gouvernants ne la possédèrent comme les chefs d’État français.

Quand Chéops et Chéphrem eurent achevé les Pyramides, ils y logèrent leurs cadavres, et trois ou quatre mille siècles en respectèrent la poussière.

Les Grecs élevaient des temples, qu’il fallut les Turcs pour ruiner.

Les Romains, ces géants de l’humanité, commençaient cent palais, qu’ils finissaient ensemble. Plusieurs nous restent encore.

Nos cathédrales du moyen âge, auxquelles ne touchaient pas les rois, subsistent à nos yeux dans leur éternelle beauté, et servent, à l’heure où je parle, au même culte qui les créa.

On a vu des entreprises inachevées ; ce qu’on n’a vu qu’en France, c’est une suite de générations se relayant au travail