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XVI

rencontre du monsieur sérieux. — physiologie. — sur la nécessité de laisser mûrir les idées.


J’en étais là, et il ne m’eût pas semblé extraordinaire que le sommeil gagnât mes paupières, quand mon assoupissement céda à un grand cri, accompagné de l’explosion subite de mon camarade Fritz, lequel bondit, comme piqué de la tarentule, et parut exécuter avec grand soin dans le canot le pas fantastique de la Closerie des Lilas ; on eût dit que le plancher de la barque s’était transformé en fer rouge, et Fritz eût excité toute ma pitié, si le sourire qui entr’ouvrait de côté sa bouche narquoise n’eût été pour moi la preuve de sa profonde allégresse. Impossible de croire que cette contraction fut produite par la torture : je dus chercher une autre supposition pour expliquer cet accès inattendu ; et, l’insensé ne répondant à aucune de mes interjections, je tournai les yeux vers le côté qui semblait attirer toute son attention et exciter plus spécialement ses transports.

Un monsieur, penché sur le bord de la frégate, braquait une longue-vue sur notre frêle embarcation.