Page:Henri Maret Le tour du monde parisien 1862.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

X

la lorette. — athènes, rome et paris. — histoire de la courtisane. — physiologie.


La lorette est une création du dix-neuvième siècle ; elle suffirait seule à faire la gloire de l’âge qui a découvert la vapeur, l’électricité et le suffrage universel. La lorette diffère autant de la courtisane des temps antiques que de la fille des époques modernes, c’est une individualité, un type, qui, je le répète, répond à un besoin de notre siècle et ne pouvait naître que dans une ère de transition, semblable à celle où nous traînons nos pas sceptiques à travers les ruines de toutes les fois.

Autrefois, du temps où il y avait de grands peuples, des Grecs savants et poètes, des Romains guerriers et civilisateurs, la femme était un être compris dans sa faiblesse et dans son infériorité morale, que ne niaient même pas les plus remarquables d’entre elles par l’intelligence et la force. L’amour n’existait pas ; le peuple fils de Dieu avait pris lui-même à la lettre la légende sacrée de sa Genèse, Ève tirée de la côte d’Adam, non pour être son égale, mais pour le distraire, le reposer et le réjouir ; trouver dans la femme un plaisir est