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SOLUTIONS PÉRIODIQUES.

Si le déterminant fonctionnel ou jacobien des par rapport aux n’est pas nul pour le théorème du no 30 nous apprend que l’on peut résoudre ces équations par rapport aux et que l’on trouve

étant développable suivant les puissances de et s’annulant avec

On doit en conclure que, pour les valeurs de suffisamment petites, les équations différentielles admettent encore une solution périodique.

Cela est vrai si le jacobien des n’est pas nul ou, en d’autres termes, si pour les équations (1) admettent le système

comme solution simple.

Qu’arrivera-t-il maintenant si cette solution est multiple ?

Supposons qu’elle soit multiple d’ordre Soient le nombre des solutions du système (1) pour les petites valeurs positives de et le nombre des solutions de ce même système pour les petites valeurs négatives de j’entends parler des solutions qui sont telles, que tendent vers 0 avec

D’après ce que nous avons vu aux nos 32 et 33, les trois nombres et sont de même parité. Si donc est impair, on sera assuré qu’il existe encore des solutions périodiques pour les petites valeurs de tant positives que négatives.

Si n’est pas égal à la différence ne peut être qu’un nombre pair ; il peut donc arriver que, quand on fait croître d’une façon continue, un certain nombre de solutions périodiques disparaissent au moment où change de signe (ou plus généralement, puisque rien ne distingue la valeur des autres valeurs de au moment où passera par une valeur quelconque ) ; mais ce nombre doit toujours être pair.

Une solution périodique ne peut donc disparaître qu’après s’être confondue avec une autre solution périodique.

En d’autres termes, les solutions périodiques disparaissent par couples à la façon des racines réelles des équations algébriques.