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grecque ? C’est à ces chefs-d’œuvre que font penser les Mémoires d’Halphen, où il semble qu’on ne pourrait changer un seul mot sans en détruire l’harmonie.

Avouerai-je que je l’ai souvent envié ? Je n’ai jamais terminé un travail sans regretter la façon dont je l’avais rédigé ou le plan que j’avais adopté. Voilà une impression qu’Halphen n’a jamais connue.

Mais à quoi bon insister ? ce plaidoyer est bien inutile. Que celui qui est suffisamment familier avec les mathématiques lise les ouvrages d’Halphen, il verra à quel point, en étant complet et parfait, on peut rester original et pénétrant ; il verra que ce puissant génie a accru le domaine de l’Analyse, non seulement en profondeur, mais encore en étendue.

La netteté de son esprit avait fait de lui non seulement un géomètre de premier ordre, mais un écrivain d’un réel mérite. Aussi pouvait-il être goûté de ceux mêmes qui sont restés étrangers aux progrès des Sciences mathématiques. Tout le monde ne le sait pas, mais ses Confrères de l’Institut, qui ont