Page:Henri Poincaré - Savants et écrivains, 1910.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
XIII
introduction

succès trop rapides et trop éclatants ? Ou bien, au contraire, les regardent-ils comme de futurs compagnons d’armes, à qui ils passeront la consigne en se retirant de la lutte ; comme des collaborateurs qui poursuivront la grande œuvre entreprise, destinée d’avance à n’être jamais achevée ?

Accepteront-ils même que ces jeunes gens les contredisent, parfois timidement ? Ah, la manie d’avoir toujours raison ! Ce sont des observateurs, qui savent déduire une loi des faits ; ils voient bien que tout le monde s’est trompé, que les plus grands hommes ont été convaincus d’erreurs multiples et n’en sont pas moins honorés, et ils ne veulent pas en conclure qu’eux non plus ne sont pas infaillibles !

J’ai cru pouvoir mettre en tête de ces biographies, le discours que j’ai prononcé lors de ma réception à l’Académie française et où j’ai fait l’éloge de Sully Prudhomme, et celui où j’ai parlé des écrits de Gréard. Sully Prudhomme aurait sans doute accepté de figurer