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avait été, ce que Rousseau ne fut jamais, un pédagogue pratiquant.

Plutarque, qui lui a fourni son sujet de thèse, avait été aussi un éducateur. Non seulement il avait écrit un traité d’éducation, mais c’était un de ces pédagogues pour adultes que l’on nomme des moralistes. Sous ce nom de moralistes, on confond deux genres d’hommes bien différents ; les uns constatent, décrivent les phénomènes moraux et leurs conclusions sont généralement pessimistes ; les autres prêchent le bien moral ; ils voient bien ce qu’est la nature humaine, mais ils cherchent à la corriger et ils n’en veulent pas désespérer. C’est parmi ces optimistes que se classait Plutarque et qu’il faudrait également ranger Gréard.

Bien que le nom de Plutarque évoque l’image imposante des héros de ses Parallèles, il a été le plus souvent le peintre d’une vie tranquille et familiale et c’est sous cet aspect que Gréard s’est surtout plu à le représenter. On sait que le philosophe de Chéronée a été un parfait conseiller municipal et un marguillier sans reproche ; cette exacte