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trique qui nous étonne ; pourquoi se développent-ils symétriquement et ont-ils toujours la même forme qu’ils reprennent, même quand on les mutile, pourvu qu’ils puissent continuer à s’accroître ? Curie avait sur toutes ces questions des vues originales que la mort ne lui a pas laissé le temps d’approfondir.

Dans un champ magnétique, le fer s’aimante fortement ; mais les autres corps subissent des actions analogues quoique beaucoup plus faibles, soit dans le même sens, soit en sens contraire. On aurait pu croire et l’on croyait en effet qu’il n’y avait là qu’une différence de degré. Curie nous a fait voir qu’il n’en est rien et que les causes qui rendent magnétiques le fer ou le nickel par exemple, n’ont rien de commun avec celles qui produisent dans d’autres corps des effets du même genre, et en effet l’influence de la température se fait sentir dans les deux cas d’une façon tout à fait différente.

Ces premières recherches lui avaient valu l’admiration de quelques physiciens compétents, mais, comme il aimait l’ombre, son nom restait ignoré du public. Une décou-