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OLIVIER.

Le soir même, le nouvel époux disparut, laissant pour la nouvelle comtesse de R. la lettre que voici :

« Je suis le plus malheureux des hommes, Émilie, car je vous quitte, et ces lignes sont un adieu… éternel peut-être… au moins en cette vie.

Si, comme j’ai trop lieu de le craindre, vous devez connaître un jour les motifs de ma fuite, vous la comprendrez. Si, ce que je n’ose espérer, vous pouvez les ignorer toujours, vous devrez croire qu’ils sont bien impérieux, puisqu’ils me forcent à renoncer à tout ce qu’il y a au monde de plus doux, la vertu, la grâce et la beauté. Rien ne saurait adoucir la douleur du sacrifice que je m’impose, si je n’emportais la consolation de penser que c’est pour vous, que c’est à vous qu’il est fait. Vous l’auriez refusé sans doute, car vous êtes généreuse… mais je ne veux la pitié de per-