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OLIVIER.

Assaillie par mille pensées confuses, elle repassait tout ce qui lui avait été dit : elle était plongée dans un vague à la fois doux et cruel que dominait le souvenir d’Olivier, mais accompagné maintenant de craintes, de défiances qu’elle n’avait jamais connues et qui bouleversaient son esprit depuis qu’on les y avait éveillées.

Olivier arriva. Il remarque bientôt la préoccupation d’Émilie, quelque soin qu’elle prît pour la déguiser. Il l’interrogea avec une tendresse inquiété, avec une sollicitude mêlée d’effroi, et il ne lui fut pas difficile de l’amener à avouer quelle était la cause de son ennui.

« Mon cher Olivier, lui dit-elle, rassurez-moi ; aucun malheur ne vous menace ; mais une pensée m’oppresse, et je ne saurais plus long-temps la renfermer dans mon sein. Notre mutuelle tendresse est pour chacun de nous le