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de l’abbaye de pontigny.

liberté des habitans des campagnes, dans un siècle surtout que nos historiens ont peint, la plupart, sous des couleurs si peu favorables.

Cart. de Pont., t. ii, p. 200 et suiv. Nous donnons, establissons, ottlroyons et volons, disent l’abbé et les religieux, que nostre terre de Montigny et nostre borgois demorant et habitant en icelle dite terre de Montigny, leurs hoirs de touz costelz et tuiz leur successeur Voyez pièces justificatives.soient perdurablement ès frans us et franches coutumes d’Auxerre. Le plus riche seul devra, chaque année, dix solz tant seulement pour franche bourgoisie. Le reste des habitans seront imposés par six prudhomes, jurez et esleuz, du commun consentement des habitans. Ces élections se renouvelaient tous les ans le jour de saint Jean-Baptiste.

Personne, dit la charte, n’est tenu d’aller à la guerre, soit à pied, soit à cheval, à moins que le commandant de l’abbaye n’y soit en personne, et que l’on ne puisse revenir chez soi le même jour, si on le désire. Si quelqu’un commet quelque forfait, il ne sera pas pour cela dépossédé de ses biens, ni puni de mort. L’amende, qui était de soixante sous pour les délits dans les bois, les plaines, les vignes, les rivières, ou autres lieux, est réduite à cinq sous. Les amendes de cinq sous sont mises à douze deniers. Nul n’est tenu d’aller plaider hors de Montigny. Les religieux, ni aucun autre à leur place, ne pourront créer d’autres impôts que ceux dont il a été parlé, et encore doivent-ils être votés et répartis par les habitans eux-mêmes. Si, à défaut de paiement, les religieux faisaient saisir les effets de quelque particulier, ils le feront à leurs frais et dépens,