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histoire

tout, habillés, les reins ceints, afin d’être prêts à se lever au premier signal pour aller travailler à l’œuvre du Seigneur, c’est pourquoi une lampe brillait toute la nuit dans le dortoir. Les conciles et les chapitres généraux apportèrent plusieurs modifications à ces différens réglemens.

Les moines ne pouvaient pas sortir de la maison après Complis, ni quitter l’abbaye, même temporairement, sans la permission de l’abbé. Ils ne devaient en voyage, recevoir que l’hospitalité monastique ; et s’ils pouvaient rentrer au couvent avant la chute du jour, ils ne devaient accepter au dehors aucune nourriture. Si le voyage était long, et qu’ils fussent obligés de prendre quelques repas hors des maisons conventuelles, ils ne devaient accepter ni vin, viande, à moins d’une nécessité particulière. Un frère ne devait pas sortir, ni voyager seul ; il devait toujours porter l’habit de son ordre, afin d’être rappelé sans cesse aux devoirs de son état.

ibid. p. 34.Le vice de la propriété était combattu par toutes sortes de moyens. Un frère ne pouvait rien donner, ni recevoir, sans la permission de l’abbé Il ne devait rien avoir en propriété. L’abbé, comme un bon père, distribuait à chacun une tunique, une cuculle, des bottines, un couteau, un poinçon et des tablettes, pour écrire, une aiguille, un mouchoir ; il faisait en sorte que le frère ne pût dire qu’il manquait de quelque chose. Tout était commun dans le monastère, conformément à ce qu’on lit des premiers chrétiens. Personne n’avait rien en propre. Ceux qui violaient le précepte étaient soumis à une sévère pénitence. lorsqu’un frère mourait, on lui faisait