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de l’abbaye de pontigny.

mandie, religieux de Savigny, et prieur de Pontigny. Dom Legrand et sa cabale s’opposèrent à son élection comme à celle de l’abbé précédent, tellement, que le Pape crut devoir adresser un bref à l’archevêque de Sens et à l’évêque d’Auxerre pour examiner cette élection. Le roi, instruit de ce qui se passait, envoya des lettres clauses à ces évêques pour les prier de ne faire aucune démarche. Dom Legrand fut condamné par arrêt du parlement. On lui fit une pension, avec laquelle il se retira dans l’abbaye de Vauluisant, où mourut. C’était le troisième abbé qu’il inquiétait dans son élection. Il venait de faire rendre un arrêt pour empêcher une coupe de bois que l’abbé de la Varande avait obtenue.

Le nouvel abbé, doué d’une volonté ferme, sut mettre l’économie dans les dépenses quoiqu’il ne cessât de faire travailler, il augmenta les revenus de deux mille livres. On voit, par un état de comptes rendus en 1688, que les revenus montaient alors à quatorze mille quatre cent vingt livres en argent, non compris le sel qui venait d’Auxerre, les prés, les vignes, les fermes et les métairies, ou amodiations en grains les censives des terres de Pontigny et de Venousse, dont on n’avait pas encore fait la recette, et les coupes de bois. L’histoire ne parle plus de ces vastes pâturages que l’abbaye de Pontigny partageait avec l’abbaye de Dilo. Elle les avait abandonnés successivement aux communes voisines, à mesure qu’elles s’étaient adonnées à élever du bétail et à cultiver la terre. L’abbaye de Dilo[1] n’en conserva pas davantage.

  1. L’abbaye de Dilo, Dei locus, de l’ordre de Prémoutré,