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de l’abbaye de pontigny.

année (1234). C’est encore, dit la charte, pour le remède de son âme et de celles de tous ses parens. Guerrin, chevalier, et Guillaume de Moncelles, ont possédé Chéu jusqu’en 1280.

Hist. ms. de l’ég. d’Aux. t. iii, abb.de S.-Germ.Gaucher Dignon de Chéu fut abbé de Saint-Germain d’Auxerre en 1309. On lui attribue la construction de la grosse tour de l’enceinte de l’abbaye que l’on voit encore dans l’intérieur de la ville, ainsi que les murs de fortification qui tiennent à cette tour des deux côtés. Elle renfermait autrefois les prisons de la justice de l’abbé. La terre de Chéu passa ensuite à Geoffroy, chevalier, seigneur de Cléry, et à sa fille Agnès (1372). Une dame Le Camus avait succédé aux anciens seigneurs en 1750. Il ne reste plus de l’ancienne terre de Chéu que deux fiefs, celui de Mailly et celui de Coignet.

Pendant l’été de l’année 1700, on vit renouveler à Chéu les épreuves de l’eau, comme au neuvième siècle. Plusieurs personnes des deux sexes s’étant accusées mutuellement de sortilège, s’offrirent, avec la permission des juges des lieux à subir l’épreuve de l’eau. On leur lia les bras et les mains aux jarrets et aux pieds ; ensuite, on leur passa une corde sous les aisselles pour retirer celles qui enfonceraient. Cinq personnes furent ainsi jetées dans une fosse de l’Armençon, près de Saint-Florentin, en présence d’une foule de spectateurs. Aucune n’enfonça, et toutes furent jugées coupables ; car les innocens devaient couler à fond. Un homme, qui allait aussi être baigné, voyant que les cinq qui l’avaient précédé étaient déclarés coupables prit la fuite. On courut à sa poursuite, même avec des chevaux, sans