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pour rétablir sa santé, en 1819, il fut chassé d’Aix par la Prusse, et poursuivi mourant d’asile en asile. Son rappel lui permit enfin de revoir le sol de la pairie, et il expira quelques heures après son arrivée à Paris. Une inscription, gravée sur le marbre, au sommet du monument, rappelle les étapes de cet homme d’Etat à travers les révolutions et les gouvernements. Les vers suivants, à moitié effacés, ne se liront bientôt plus sur la base :

Français, de son dernier soupir
Il a salué sa patrie :
Un même jour a vu finir
Ses maux, son exil et sa vie.

Le splendide monument en marbre de CHÉRUBINI vient après celui de Regnault ; il est orné d’un bas-relief représentant le célèbre maestro couronné par le génie des arts (1).

Au pied du monument de Chérubini on voit une humble pierre sans nom ni épitaphe. Elle recouvre les restes de Maria MILANOLO, violoniste déjà célèbre, que la mort enleva à la fleur de l’âge aux ovations et à la gloire.

Quelques pas plus loin nous trouvons, du même côté, le modeste monument de F. HABENECK, célèbre professeur au Conservatoire de musique et fondateur de la Société des concerts.

Près de Habeneck repose Joseph LAKANAL, ancien conventionnel et fondateur du Muséum d’histoire naturelle.

Tabdis que les chefs de la Convention luttaient entre eux comme les ombres d’Ossian dans un ciel plein de nuages et de tonnerre, LAKANAL ne s’occupait qu’à sauver les hommes dont les travaux pouvaient honorer l’esprit humain. Il s’était dit que sans les arts et les sciences la liberté ne ferait que passer sur la terre, et il entreprit