Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/101

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figurent dans ses légendes, mais pour n’y rien faire, — ce mélange naïf et contradictoire de dialectique tendue et de rêve extatique, ce positivisme radical, hypnotisé sur la notion de la souffrance humaine, et qui ne veut rien savoir au delà du moyen d’en guérir.

Sa tache accomplie, le Buddha, vieux et las, se coucha, et mourut comme on s’endort. Il avait dit à ses disciples : « Ne dites jamais : le Maître est mort. La Doctrine que je vous laisse, voilà votre Maître, quand je n’y serai plus. » Quelle est cette doctrine ?

2. — Son enseignement.

Pour s’en faire une idée exacte, il est bon de commencer par écarter certains préjugés qui tiennent à la nature même du sujet. Et d’abord, il ne faut passe la représenter en opposition radicale contre le brahmanisme, comme, par exemple, la Réforme contre la religion romaine. Sans doute, le bouddhisme fit échec au brahmanisme en deux points vitaux : religieusement, par l’abandon de sa foi ; socialement, en admettant le droit égal de toutes les castes à la vie religieuse ; mais ces dispositions ce s’affirmèrent pas dès le début avec tant de décision. Dans les écrits bouddhiques, le mot « brahmane » est un terme de vénération, et non de mépris : les brahmanes de caste qui y apparaissent