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y, LES LITTERATURES M. L'INDI

enfoncés, inébranlables; les cordes neuves, en bon chanvre solide : les veaux auronl beau faire, ils ne les rompront pas. El toi, ciel, pleus si tu veux.» « Comme un taureau qui rompt ses liens, comme un éléphanl qui déchire une liane moi, je ne rentrerai plus • la us mi ventre de femme. El i<>i. ciel, pleussi tu veux. - Emplissanl les vallées el les plateaux, voici qu'un grand nuage se mit à pleuvoir. Oyant le ciel qui pleu- vait, le Riche Berger s'écria : — « Qu'il nous revienl bonne chevance d'avoir reçu la visite du Bienheureux ! En toi nous prenons refuge, ô Voyant! Sois notre maître, ô grand solitaire! — Ma bergère et moi, do ciles, ô Bienvenu, nous allons mener la vie pieuse, nous franchirons la vieillesse el la mort, nousverrons la fin de la douleur ! » — « Qui a des fils se réjouit en ses ii[> », dit Màra le Malin. « qui a des vaches se réjouil en ses vaches; le supportde l'homme fait sa joie, el qui esl sans support est sans joie. » — « Uni a des 61s s'af- flige en -es (ils », dit le Bienheureux, « qui a, des vaches s'afflige en ses vaches; le support de l'homme tait sa douleur, et il est sans douleur, celui qui est sans support. » (Sutta-Pitaka, Sutta Nipâta, 1. 2.)

Le poète, semble-t-il, est .si plein de ses idées, qu'il ne songe même pas à établir entre elles un lien lo- gique : le lien, l'auditoire le suppléera, car elles ne lui sont pas moins familières. Autant la dialectique du bouddhiste est réche et souvent pédante, autant sa méditation se laisse aller à tous les souffles de la rêverie : « détachement, innocence, renoncement, extase, paix, joie», ces mots voltigent sur ses lèvres. et on les sent écrits au plus profond de son cœur ; il a des « exhalaisons », — c'est son terme consacré,

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