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CONTES ET PARABOLES BOU1 DH1QUI - 103

et, puisque j'en ai le pouvoir, comment n'agirais* je pas? Si. le pouvant, je ne sauvais jusqu'à

mon ennemi mortel plongé dans l'infortune, ma pensé ■. comme si j'avais causé le mal, se tordràil bous

le remords, i ime la brousse sous l'incendie. — Je

vais donc précipiter mon corps du haut de la falaise, el par sa morl je sauA erai cette bête «lu crime de tuer ses petits, ces petits de la fureur de leur mère... » — Ayant dit, joyeux de quitter la vie pour le salul d'autrui, prodige don I s'effara le cœur impassible des dieux, il se précipita*.

(Prose.) Au bruit de sa chute, la tigresse curieuse, distraitede la pensée de tuer ses petits, leva les yeux: elle aperçut le corps sans vie du Bôdhisattva, se jeta dessusel se mil à le dévorer... {Jâtaka-Mâlâ sanscrite, publiée par 11. Kern, 1" récit .)

Sur ces entrefaites, le disciple re\ ienl el consacre à la mémoire de sod maître quelques stances émues.

Ce conte n'existe point en pâli, et toutefois il appartient à an type que la littérature pâlie a pro- digieusement développé, celui desJâtakas, comme qui dirait « renaissances ». Qu'on imagine, si l'on peut, tout le folklore sacré ou profane qui pouvait circuler de par le monde hindou dans les premiers siècles après le Buddha : superstitions populaires ;

l. Dans une version chinoise, qui est sûrement de pro- venance hindoue par le Tibet, il se couche auprès de la

n.i ; puis, réfléchissant que, dans l'étal de faiblesse où

elle est, elle ne pourra mê l'entamer, il prend un bam- bou desséché, el se tait au cou une large blessured'oû jaillit le sang.

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