Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/123

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CONTES il l»AH VBOLES BOUDDHIQI l - 107

contée par le Maître, alors qu'il résidait dans le Bois des Bambous. Elle \i-;iit l'attentat ourdi contre sa \ i'- I ).-ii- 1)'"\ adatta. < >r donc, le Maître apprenant que I >êva- datta voulait attenter à ses jours: «Ce n'esl pas d'aujour d'hui », dil il. 'i ô moines, que Dêvadatta attente à ma vie : il y a attenté antérieurement : mais il n'a pu accomplir son dessein »; el il conta cette histoire du temps jadis.

Au temps jadis, quand Brahmadaîta régnait à Bé- iiarcs, le Bôdhisatta s'incarna en unsinge. Il prit de l'âge, et, devenu de la taille d'un poulain, robuste, il vécut solitaire sur le bord d'une rivière, au sein de laquelle s'élevait un [loi planté de manguiers, d'arbres à pain et autres arbres fruitiers de toute sorte. Entre la rive el l'île il 5 a un récif à Qeur d'eau. Le Bôdhisatta, fort el agile, saute de sa rive sur le récif el du récit dans l'îlot ; là, il se repaît de fruits ;ï loisir, reprend au soir

!'• même chemin, rentre .-ni gîte, et rec< nce le len

il<-iii.ïiii ; ainsi se passe ^:i \ ie. ' Ir, dans cette rivière, \j\.-iit avec son épouse un crocodile. Celle-ci, voyant I'- Bôdhisatta qui passait '•! repassait, eul envie de se régaler 'I'- son cœur. Elle 'lit ;'i son mari : ci 11 m'est venu une envie folle de manger le cœur de ce roi des singes. C'est bon », 'lit le crocodile, « tu l'auras : ce soir, ;i son retour de l'Ilôt, je m'en \.-ii- l'attraper, » Et il alla se coucher sur le récif. Le Bôdhisatta, sa journée faite, s'apprête au soir à quitter l'îlot, regarde son récif, '•i se dit : " Mais ce récif émerge plus que d'habitude: qu'est ce à dire ? » Il mesure de l'œil la hauteur de l'eau el celle du rocher : « L'eau », se 'lit il. « n'a monté ni décru dans la journée, el pourtant le rocher a \ isible- menl grandi : il faut qu'il 5 ail dessus un crocodile <|ui me guette, vssurons-nous-en, Il ne b I feint

d'entamer une conversation avec le rocher. « Hé! n>

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