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Page:Henry - Les Littératures de l’Inde.djvu/198

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isj LES LITTERATURES DE L'INDl

et Les grands yeux ronds qui B'ouvraienl dans son mâle visage j accouplaienl les deux planètes Saturne el M ipcure. Le vent, en s'engouffrant sous les aisselles du

rapide animal élancé pardessus la mer, j mugil i ime

un,' nuée de tempête, et la queue du fils de Vâyu, brandie avecforoeà travers les airs, s'y déploie comme l'éten- dard d'Indra.

Les dieux, qui l'admirent et le voient d'un "'il favorable, veulent pourtant le mettre à l "épreuve : jusqu'où poussera t il la force et l'adresse '.' et, à leur prière, la déesse Surasâ, mère des serpents, pivml la forme d'une goule gigantesque, le guette au passage, le défie de lui c<-ha|>|>er.

\lors le brave singe, indigné dos menaces de Surasâ: « Allons i), dil il, a apprête ta gueule el tâche à m'en- gloutir ! » Il dit. et, enflammé de colère, le Bis du Vent se fit long de trente lieues et large de dix. A la vin- de ce corps démesuré, l'horrible goule Surasâ ouvrit une gueulededix lieues; mais, sans s'émouvoir, Hanumal grandil à la taille de vingt lieues.

Et les voilà donc qui croissent à l'envi l'un de l'autre, comme dans les formulettes de folklore ou les ci scies» d'atelier. Il n'y aurait pas de raison pour <[ue ce petit jeu s'arrêtât ; le poète, bon prince, s'en est tenu à cent lieues d'entre-mâchoirr-.

Lorsqu'il vil cet enfer béant traversé d'une langue ardente, le (ils du Vent, vaste comme un mont, se rape- tissa tout d'un coup à la taille du pouce. Il se jeta dans ..ne gueule ouverte et en ressortit comme un ('clair, puis continua son essor aérien...

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