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RAMAYANA - LE STYLE ET L'ESPRIT 181

fin, les deux vieillards voient leur fils monter au ciel ru compagnie d'Indra, s'étendent sur son bûcher pour le rejoindre, el le prince s'en va, perdu d'hor- reur et de remords- Il n'échappera point à l'infor- tune pareille, car tout uvre porte Eatalement son

f r ii î r : lui aussi, un jour, il mourra de la douleur d'être séparé de son fils

Dan- un autreordre d'idées, le saut de Hanumat (V, 1 est un superbe modèle de récit épique et merveilleux. Le voyez-vous, dressé sur le mont Mahêndra el mesurant du regard l'immensité hou- leuse '.'

Alors Le vaillanl Hanumat prit son élan, par La voie que suivent les chantres célestes, pour découvrir la retraite de Sîtâ enlevée par Râvana. Il contempla la demeure de Varuna, L'Océan terribie, mugissant et infini, plein d'énormes serpents ; et, deboul sur la cime du grand mont, le singe prodigieux apparut tel qu'on dut voir Visnu l< v jour qu'en trois pas il se disposait ;ï franchir les trois mondes... Le grand mont tremblait sousson poids; sur le mont qu'il foulait, les arbres aux tendres rameaux, où le Lotus épandait son parfum, dis- tillaient une soeur rouge pareille au suc du santal, et Les gigantesques serpents venimeux, blottis dans les fentes des roches qui les écrasaient en Be tassant, proje- taient des flammes acres et fumeuses... Le corps du singe, diapré des fleurs qui s'envolaienl au vent de sa course fougueuse, brillait comme brille au ciel le halo rougeatre des étoiles naissantes. Ses bras étendus, so balançant dans les airs, semblaient deux glaives étin- celants, ou deux serpents rajeunis dans leur peau ueuve;

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