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K20 LES Ll i i in vu lus DE L'INDE

Il ,-i fallu rompre la connexion chronologique, pour oe pas séparer les < i-u \ res qui Eormenl un tout suivi et les opposer à celles qui ne se composenl que de fragments lyriques sans lien entre eux ; car il esl fort probable que les stances qui nous onl èié conservées sous le nom d'Amaru sont fort anté- rieures à Jayadêva, peut être même contemporaines de Kâlidâsa ; à plus forte raison, si par hasard Ainarn n'en était pas l'auteur et n'avait l'ait que réunir en une anthologie erotique diverses petites compositions dont chacune reflétait un étal d'âme amoureuse. Quoi qu'il en soit, on ne saurait trop louer, ou son talent, ou son goût: Y Amaruçataka « Cent Stances d'A nia ni » est un recueil qui soutien- drait hautement le parallèle avec le plus sincère et le plus parfait dos élégiaques latins : Catulle ; encore garderait-il sur lui un avantage, le rare mérite de la chasteté dans la hardiesse.

Mes compagnes m'ont dit : « Il dort; dors à ton tour. » Alors, seule avec lui, palpitante d'amour, J'ai posé sur son iront une lèvre timide...

Il ne dormait pas, le perfide !

Et, l'entendant rire tout bas,

Confuse et la joue embrasée,

Jeme dérobais à ses bras...

Mais il m'eut bien vite apaisée.

(A. 33).

Les langueurs de l'attente, la brièveté des joies, l'absorption de tout l'être dans l'unique amour :

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